05 septembre 2006

Femme des bois

Longtemps je me suis prise pour Laura Ingalls. A cause de la coiffure et de quelques unes des robes sans âge que me faisait porter ma grand-mère. Et puis parce que c'était une héroïne et que j'avais suffisamment confiance en moi pour trouver que c'était plus adapté que de se prendre pour la figurante au fond de la classe de mademoiselle Bidle. Je me faisais faire des tresses et je dévalais le chemin en pente en imitant l'avion avec les bras.

Cet
été, j'ai remis ça en passant quelques nuits dans la cabane en bois au fond du jardin, à l'orée de la forêt, en bordure de marre (oui c'est une cabane qui présente la caractéristique de se trouver dans ces trois lieux à la fois). Un endroit plutôt charmant, qui offre l'avantage certain de se trouver à l'écart de la maison familiale et de ses habitants. Pour l'intimité, pour le recueillement, pour de longues discussions avec le chat, c'est un endroit parfait.
Parfait jusqu'à ce que, quelques minutes après m'être glissée sous la couverture la première nuit, des bruissements de feuilles sèches, des craquements de bois mort, des grognements suspects se fassent entendre, de plus en plus distincement. Et puis des ploufs dans la marre. Ca a duré une demie-heure, durant laquelle je me suis demandée à quelle distance la bête pouvait se trouver du fond de la cabane. Bon à savoir : quand on vit en forêt, il faut partager le point d'eau avec les sangliers. On a vérifié le lendemain, autour des trous immenses que l'animal avait créés en remuant la boue au bord de l'eau, il y avait de belles empreintes qui ne pouvaient tromper personne (du moins personne qui a pris la peine de lire copain des bois dans sa jeunesse).

Je suis toujours non-fumeuse. Aujourd'hui, c'est une information qui n'a même plus d'intérêt. J'ai décidé que moins j'en parlerais, moins ça se verrait quand j'en taxerai quand même une deci-delà. Je suis une non-fumeuse qui a décidé de ne pas se laisser submerger par la frustration, aussi quand le besoin se fait trop pressant, ce qui arrive, évidemment, de préférence autour d'un apéropapotage, deux à trois fois par semaine, j'ai le droit de craquer. Passer de 118 à 3 cigarettes par semaine, ça me semble quand même être une bataille de gagnée. Pas la guerre, peut-être, mais de toute façon, je suis pacifiste.

Je n'ai pas réussi à faire l'intellectuelle chiante avec la grand-mère au déjeuner dominical. J'imagine que c'est parce que je n'ai plus les références nécessaires. Qu'à cela ne tienne, si je ne peux pas être une vraie intellectuelle, je peux à défaut être vraiment chiante. Mais bon. Ca risquerait de nuire à mon image.

Je suis nulle en primo-accession. Ca va prendre du temps de dénicher l'appartement-qu'on-achète-pendant-30-ans, et rien que d'y penser, ça me décourage. Pourtant le projet m'excite particulièrement, le renouvellement de mon paysage quotidien me fera le plus grand bien. D'un autre côté, c'est se sédentariser à Paris, même si on peut toujours revendre ou louer, évidemment. C'est s'investir dans les murs de cette ville, s'y attacher un peu plus. Je continue de me demander si c'est ce que je veux vraiment. J'aime et je déteste Paris à la fois. Syndrôme schizophrène : mi-Carrie Bradshaw (pour l'amour in the city... et les chaussures), mi-Laura Ingalls (pour l'amour de la nature et des choses simples). Executive woman ou femme des bois ?

6 Comments:

Blogger cml said...

c'est sûr qu'avec des tresses et des manolo blanik c'est pas super crédible.
ça va se finir avec une maison à la campagne et un appart à Paris. c'est d'un consensuel, pffff.

5/9/06 15:18  
Blogger The Spooner said...

Oui brise les habitudes, le conformisme, l'habituel, prends un appart à la campgane et une maison à paris, ça fait qd meme plus mieux.

5/9/06 15:43  
Blogger The Spooner said...

Pardon mais je voudrais éditer mon post, est-ce possible?

non visiblement, tant pis, c'était donc du comique de répétition.

5/9/06 15:44  
Blogger cml said...

dis, spooner, tu me raconterais ce que c'est, exactement, une habitude habituelle ?
à moins que ce soit ça, le comique de répétition...

5/9/06 16:02  
Blogger The Spooner said...

Wouarf...

5/9/06 16:34  
Blogger So said...

Et dites, je peux jouer au ping-pong avec vous ?

5/9/06 16:48  

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