04 avril 2006

Un Américain à Paris

Ce week-end il y avait un américain dans mon lit. Ce n'était pas un hasard, si l'on considère que je lui prêtais mon appartement. Donc j'ai dormi plus au nord, dans un grand lit douillet où il fait bon dormir... ou ne pas dormir. Mais par solidarité, je me suis mise dans la peau d'un Américain à Paris. Et dimanche a été une grande et belle journée de promenades touristiques plus ou moins ensoleillées. Ah ! les petites rues de l'Ile Saint-Louis, les cheveux au vent, bras dessus bras dessous sur les vieux ponts, la croisière au fil de la Seine, avec une vue d'en bas sur la Tour Eiffel... Manger une crêpe au bord de l'eau sur un bout de terrasse pavée... Découvrir un jardin des plantes à moitié fermé et totalement en travaux , sans ménagerie mais avec le chant des oiseaux, et quelques "arbres historiques" : le Cèdre du Liban et l'Erable de Crête, tous deux vieux de 300 ans, et puis le formidable "Chêne à gros fruits", du Texas, planté en 1811. Je me demande ce qui me prend de me souvenir de trucs pareils. J'ai une mémoire pour les détails insignifiants ou les très vieux événements, les noms des gens que je ne connais pas, les vêtements portés pour une occasion sans intérêt... J'ai en revanche tout oublié de mon programme de deuxième année de classe préparatoire (ce qui n'est pas si étonnant au fond)... Il faudra sans doute que je pense à coucher sur le clavier mes très nombreux souvenirs d'enfance, avant que je ne les oublie.
Fin de la parenthèse. Le nouveau quartier du 13° arrondissement, construit autour de la grande bibliothèque, avec ses vastes façades-miroirs et ses avenues désertes, où le vent s'engouffre en sifflant, nous a conduit dans une autre dimension de Paris. Ce qui s'annonçait fort à propos puisque nous allions profiter de la proximité du MK2 pour tester les fauteuils double (un argument marketing de poids) en regardant "Renaissance". Une vraie prouesse technique. Plein les mirettes, mais souvent dur pour les oreilles... dommage. Quoi qu'il en soit, après cette vision géniale d'un Paris de 2054, c'était drôle de sortir par les sas futuristes du cinéma, d'arpenter l'avenue de France, de prendre la ligne 14 du métro qui se conduit toute seule... avant de retrouver ce bon vieux 18°, finalement, peut-être le plus beau des paris.