26 avril 2006

Le deuxième ?

Cette histoire de poule me conduit à chercher, parmi mes souvenirs d’enfance, quel pouvait bien être le deuxième. Et là je cale. Panne sèche. Impossible de remettre de l’ordre dans la chronologie des événements constructifs de ma mémoire. Il y a pourtant des odeurs, comme celle des protège-cahiers en plastique neufs, qui me rappelle immanquablement l’excitation de la rentrée des classes, celle, désormais ancrée dans le passé et évocatrice de souvenir pour bon nombre d'écoliers (et que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, comme dit l'autre), des polycopiés à l’alcool, que l’instituteur nous distribuait encore humides, si bien qu’on pouvait voir la couleur de l’encre virer au bleu. La bonne odeur de la confiture de mûres que j'étalais sur le beurre fondant du pain grillé encore chaud, cette confiture mise en pots par les bons soins de ma maman, issue d'une récolte tout à la fois joyeuse (tant de seaux remplis de petites baies noires!) et prudente (les ronces, les jambes griffés, les doigts violets de jus). L'odeur et le goût particuliers des premières cigarettes, qu'on ne sait pas encore fumer, mais qui nous ennivrent. Toutes ces sensations sont autant de bribes de mon enfance, mais ne constituent pas un événement-souvenir, au même titre que l'épisode de la poule.
J'ai bien mangé une guêpe, vers 4 ou 5 ans (encore une aventure animalière). Mais malheureusement, comme pour le piment, je ne m'en souviens pas (mémoire sélective sans doute, j'ai oublié tout ce qui pique très fort). La guêpe était vraisemblablement déjà morte, puisque je suis toujours en vie.

Pour rester dans le coin des bêtes, je me souviens bien avoir bâti des parcours du combattant pour escargots, avec feuilles de salade en guise de podium. J'adorais regarder les traces luisantes qu'ils laissaient, particulièrement sur les feuilles de figuier, parce qu'elles accrochent bien. Ce qui m'amusait le plus, c'était de les coller entre eux. D'autant que j'avais entendu dire que les esgargots étaient hermaphrodites, ce qui était plus pratique pour mon élevage. Ca fera peut-être prétentieux mais oui, je savais à 6 ans ce qu'était un hermaphrodite, de même que je savais déjà comment on faisait les bébés. Il fallait un papa, il mettait sa petite graine qu'il avait en haut de la cuisse dans le ventre de la maman et s'il faisait beau et pas trop sec, un bébé poussait dans le ventre de la maman. Donc les escargots étant tous à la fois des mamans et des papas potentiels, cela faisait bien plus de probabilités d'obtenir un bon cheptel.

Plus tard je me suis essayée à l'élevage de mouches. Un été chaud où je m'ennuyais ferme. Après quelques séries de réussite, une séance de dessins réalisés avec les petits pions colorés du super master mind, des plans d'élaboration logistique pour la boum que j'organiserais à la rentrée (je dessinais le plan de la configuration festive de ma cave tranformée en dance floor, je faisais la liste des invités, garçons d'un côté, filles de l'autre, la play-list de mes slows favoris... je me demande même si je n'allais pas jusqu'à la liste des carambars... ), j'avais remarqué que les mouches tournaient toutes mollement au centre du salon. Munie d'un pot de confiture vide, je les attrapais une par une, elles offraient peu de résistance. Peut-être parce que c'était des mouches hollandaises. Je faisais des petits trous dans le couvercle. Ensuite je les regardais se monter dessus. Ca m'amusait un peu, maintenant que je savais comment on faisait vraiment les bébés. Ca me fascinait un peu, car j'étais encore bien trop jeune pour me reproduire. C'est drôle quand j'y pense maintenant, car d'une certaine manière on dirait que je contribue toujours un peu à l'accouplement de la mouche. Sauf que je l'avais pas enfermée dans un bocal, mais dans une chambre, mais enfin passons, c'est là une autre histoire (et puis c'est un peu facile aussi... désolée).

Ce qui me conduit tout droit à la conclusion suivante : certains de mes souvenirs d'enfance semblent très liés aux animaux. Ce qui atteste bien que je suis une fille de la campagne. Mais j'ai aussi des souvenirs impliquant des animaux de salon. Prochain épisode, les maltraitances que j'ai infligées très jeune à mes compagnons à poil préférés (et pourtant je les aime vraiment ces bêtes là !) : les chats.

Pour celui à qui la vision de cette photo n'a certainement pas manqué de provoquer un haut-le-coeur, je m'excuse d'avance en pensant au moment où il ouvrira cette page.

7 Comments:

Blogger cml said...

J'hésite entre "hem", "huhuhuhu" et "rhoooo".
Ah et sinon, j'aime beaucoup ce que vous faites.
Et aussi, je prends l'économe pour ta journée avec bougies, mais pas sûre qu'il y aura autre chose. Peut-être un pot de confiture avec des trous ???

27/4/06 10:36  
Blogger gesundbrunnen said...

ce serait très frustrant si tu ne racontais pas l'épisode du poisson rouge...

27/4/06 12:28  
Blogger The Spooner said...

Moi je me demande bien comment so a pu écrire son post à 11h35 et cml répondre à 10h36, en dehors du fait qu'il y a un jour de décalage que je viens de voir en commençant ma phrase, tant pis je suis ridicule mais je la termine quand même. Ouais jusqu'au bout, rien lâcher, tout donner (prochain tube des Yosh Nerims). Tu sais pas ce que c'est tu tapes yosh nerim dans google et la première réponse, tu kiffes.
voilà je sors.

27/4/06 16:22  
Blogger cml said...

ah nan mais parce qu'en fait on a inventé un concept complètement dingue : j'écris un commentaire et So s'en inspire pour son post.
C'est complètement néo-bloguesque, han.

27/4/06 16:25  
Blogger The Spooner said...

oui c'est bien ce que je reproche à so...

27/4/06 17:37  
Blogger So said...

Tu me reproches d'être néo-bloguesque??? Meuh non !

28/4/06 09:58  
Blogger The Spooner said...

Pas du tout, je te reproche de t'inspirer des commentaires de clm

28/4/06 17:38  

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