25 février 2006

La suite

Je suis totalement désordonnée. Pas dans la vraie vie, ça non, mais dans le respect de la chronologie du récit. Ou alors c'est que je n'ai pas de parole. Et ça c'est vrai.
Toujours est-il que je dois un récit de voyage digne de ce nom et un compte-rendu médical, au moins, pour cette semaine.

Ok, c'est bien parce qu'on est samedi et que ça ne m'amuse pas beaucoup de devoir travailler tout le week-end et que j'ai bien mérité une pause.
Stockholm. D'abord chacun sait qu'il s'agit évidemment de la capitale de la Suède. Mais ça vaut le coup de le préciser quand même au cas où. Je dis ça surtout parce que notre premier réflexe, après avoir acheté les billets sur internet, a été de nous poser la question, pour information, et pourtant j'ai aussi un DEUG de géographie. Donc, voilà, Stockholm n'est pas en Norvège, c'est bien ce que je pensais.
L'aéroport de Beauvais est charmant. Le détail qui tue : l'irish pub en kit à la sortie, pour que nos amis de Dublin ne soient pas trop dépaysés en arrivant. Je pense qu'ils louent des figurants juste pour faire bonne figure au moment des vols irlandais. En tout cas, avant le départ du vol pour Stockholm, c'était fermé. Il est certain que démarrer un récit de voyage en commençant par une description inutile de l'aéroport, ça laisse présager le pire. C'est pour ça que je passerai outre l'atterrissage avec les gens qui applaudissent, ce qui m'a toujours laissée perplexe (ce mec fait juste son boulot). Je tairai également que la première chose qu'on ait faite après avoir posé deux ou trois pas sur les trottoirs de la capitale suédoise fut de nous rendre dans un burger king (pour demander notre chemin et parce que tu tuerais ta mère pour un whopper).
On a posé nos bagages dans une auberge en forme de bateau, qui elle-même était posée sur l'eau, gelée. C'est beau les lacs gelés avec de la neige et des bateaux dessus sur lesquels on dort.
Dans la rue à 1h du mat un vendredi soir, c'est comme partout ou presque, il y a des jeunes gens saouls. On ne fume pas dans les bars (sans doute parce que c'est un pays du progrès), ni nulle part ailleurs, et les jeunes suédoises en mini-jupes et top bretelles font semblant de ne pas avoir froid pendant qu'elles discutent en fumant leurs clopes devant la porte du bar. Je les regarde, moi et mes quatre écharpes et mes collants sous mon jean et j'en conclus que nous ne sommes pas égales, les suédoises et moi, face au froid. Et face à moultes autres choses aussi, d'ailleurs, que je tairai également, parce que je suis une fille discrète.

Je n'ai vu ni élans ni rennes et j'en ai été passablement déçue. Mais j'ai vu un bateau qui aurait dû décourvrir les Amériques au 16° siècle si seulement il n'avait pas coulé après avoir fait 1300 mètres dans la baie de Stockholm. Je me suis demandée ce qu'ils avaient dû ressentir, après avoir passé des décennies à construire leur gros bateau en bois, à peindre les sirènes, les angelots et tous les trucs à la con qu'on pouvait sculpter sur la coque d'un bateau en ces temps-là, à fabriquer des kilomètres carré de voile au métier à tisser, tout ça pour le voir couler au bout de 10 minutes... "Oh mon bateau oh oh oh oh ! ....", s'est probablement écrié monsieur Wasa... Ben ouais, c'est dommage. En même temps nous, nos gros vieux bateaux, on les fait voyager à travers le canal de Suez juste pour leur faire prendre l'air, histoire qu'ils se désamiantent un peu en marchant...

Adieu Winner

Les temps sont durs. J'ai certainement choppé la grippe aviaire, à moins que ce ne soit le chinkungunya, ou encore l'amiante, va savoir en ce moment avec tout ce qui traîne de dangereux aux informations, sans compter tout ce qu'on nous cache... Enfin, tout ça ne serait pas si grave si seulement on n'avait pas amputé la façade de mon immeuble de sa plus belle enseigne.
Tout le monde n'a pas la chance d'habiter au-dessus d'un winner. Il se trouve que c'était mon cas et j'en ai toujours éprouvé une certaine fierté, même s'il est évident que je n'y étais pour rien. Ce n'était pas tant la boutique elle-même, malgré ses vitrines ravissantes, que l'enseigne, majestueuse, au coin de la rue, en grandes lettres : "Winner"... Ca me faisait vraiment plaisir de voir ça en rentrant chez moi. Mais c'est vrai que les coupes et les médailles c'est peut-être pas ce qui marche le plus fort dans le quartier. C'est sans doute pour ça qu'ils sont venus, les hommes en blanc, démonter les lettres du winner, à mon grand désarroi. Maintenant on ravale la façade, on se fait une petite beauté avant... quoi ? Devenir la quinzième boutique de téléphonie mobile du pâté de maison ?
Les balles de golf vont me manquer, c'est sûr. J'arrêterai de pleurer si seulement le winner devient une très bonne boulangerie. Ca manque vraiment en bas de chez moi.

20 février 2006

Saucisse et rhinopharyngite


Je sais que ça pourrait passer pour de la mauvaise foi (ou du mauvais goût), mais je crois bien que c'est la meilleure photo que j'aie faite à Stockholm. Que dire de ce court séjour au pays des gens sains ? La ville est belle, j'ai vu des immenses étendues de neige et des lacs gelés, ce à quoi ma vie de jeune fille du sud-ouest qui ne part pas aux sports d'hiver m'a peu habituée. Le ratio superficie de fenêtres sur superficie totale des façades est impressionnant, ce qui se comprend aisément quand on pense que l'hiver le soleil se couche à 14h... Pour ce mois de février, en tout cas, on a eu droit à un ensoleillement très bénéfique pour le moral.
Je n'ai malheureusement pas eu l'occasion de goûter toutes les saveurs gastronomiques, des trucs au saumon et aux crevettes bien-sûr, et surtout, quelle immense joie, j'ai pu faire une pause détente au burger king, quand on sait que cette enseigne n'existe plus en France, non mais quel dommage, vraiment.
La prochaine fois je raconte le musée-bateau, ça vaut le coup.
Mais là, ça n'a aucun rapport, mais aujourd'hui je suis malade. J'ai dû rester coincée dans un courant d'air sans m'en rendre compte, heureusement que je ne louchais pas. Alors comme je commence à m'y connaître en maladie de mon corps, je penche pour une rhinopharyngite, et je pratique l'automédication sans vergogne (Amoxicilline, Rhinadvil, vitamine C, ibuprofène) en attendant que mon médecin soit disponible pour me recevoir, c'est-à-dire demain matin à 8h30 (y a pas idée de donner des rendez-vous de si bonne heure à des gens par définition malades...). Du coup, j'ai même pas le courage de construire un récit digne de ce nom pour faire part de ma version du voyage de Nils Holgerson.

10 février 2006

Froid polaire













C'est pas que je tienne encore à parler météo. Mais ce soir je m'envole pour le froid polaire. Et ça, pour quelqu'un qui n'aime pas l'hiver, c'est une grande première. Mais tout bien réfléchi, pour un week-end détente et découverte du floklore (entendre "tournée des bars et restaurants") de nos voisins et néanmoins amis européens, et puisque ce début d'année est marqué par une grande vague de froid géographiquement très étendue, pourquoi ne pas se rendre dans un vrai pays d'hiver ? Il fera moins 10, il neigera, mais tout le monde s'en fout parce que c'est tous les jours comme ça, et tout sera prévu pour retrouver un peu de chaleur d'une manière ou d'une autre.
"Et puis ça fera de belles photos".
Et surtout, pour nos amis de la société de consommation, faire connaissance avec un pays qui sait comment s'y prendre pour meubler et habiller tous les européens de la même manière, c'est un vrai plus. Moi aussi j'ai une table basse Lack. Mais bon, je ne vais pas revenir là-dessus, vu qu'un film fameux (que les esprits bagarreurs auront vite fait de réduire à un film de coups de boules) en a déjà fait l'un des maux latents de notre société sans rêve qui conduit tout droit à la schyzo-anarchie.
Merde, je vais aller dans le pays d'Abba, de l'égalité des sexes, et du prix Nobel ! C'est dingue tout ce que la Suède a inventé.