17 janvier 2006

Essayer c'est adopter

J'ai su que j'étais devenue une vraie fille samedi, quand j'ai dépensé un tiers de SMIC en quatre heures de shopping en solde.
Bon, en dehors du fait que le sentiment de culpabilité est arrivé bien après le plaisir compulsif de consommer, je me suis surtout reconnue fille quand je suis passée devant cette vitrine de magasin de chaussures. C'était la première fois que je me faisais appeler par mon prénom par une paire de bottes. Magnifiques. J'ai poussé la porte sans m'arrêter sur le prix, j'ai demandé à les essayer sans faire semblant d'hésiter entre deux modèles, et une fois que j'ai enfilé la première, j'ai su qu'elles étaient faites pour moi. C'est exactement le genre de réflexion que je m'étais promis de ne jamais faire : "Oh la la, mais on dirait qu'elles sont faites pour moi ces bottes !" Pétasse va. Sur ce, le vendeur gay en a rajouté en me confirmant que c'était un modèle très vendu, et qu'il en avait vu des floppées de filles essayer ces bottes, mais que sans mentir c'était la première fois qu'elles allaient aussi bien à quelqu'un, et regardez un peu la cambrure là, c'est superbe. Merde, ni une ni deux, j'ai même pas hésité, j'ai pris les bottes. Deux heures après j'avais aussi un nouveau manteau et deux jeans. Une journée au top sur l'échelle des acquisitions vestimentaires durables.

C'est vrai qu'avec cette somme, j'aurais pu m'offrir un bon séjour tout compris tout contre une plage de sable fin, et que ça me fait mal, parfois, et en vertu de mes principes moraux primaires, d'en être arrivée là. Mais ce serait vite oublié si seulement je m'étais pas réveillée dimanche matin, la gueule de bois et les bottes, portées si fièrement toute la sainte nuit, pleines de taches d'alcools indéfinissables. Personne aurait pu me dire que l'imperméabilisant, ça existe ? Ou mieux, que quand on sait bien -et c'est mon cas- que la soirée du samedi a toutes les chances de finir en dehors des frontières ténues de la dignité, on met sa vieille paire de converses qui ne craignent ni les embruns ni les pertes d'équilibre ? Ouais, bon, après tout ça m'apprendra. Je suis une vraie fille depuis peu... erreur de débutante.
N'empêche que la prochaine fois qu'on me supplie de porter des bottes, je mettrai des bottes de chasse, c'est imperméable et ça a le mérite de faire sauvage.

13 janvier 2006

Demain j'arrête pas

C'est pas la peine de se mentir. Je sais bien que demain j'aurai pas arrêté de fumer. C'est pas tellement que ce soit nécessaire à mon bien-être, je suis même pas sûre d'en avoir besoin, d'ailleurs, quand je fume pas, chez ma grand-mère par exemple, ça me manque pas tellement au fond.

En fait mon problème, c'est que quand je bois un verre (de bière, de vin, de vodka, de whisky, même un petit verre de café-armagnac à la limite...), j'aime bien l'accompagner d'une (voire trois) bonne(s) clope(s). Voilà, et généralement, quand je bois un verre jusqu'à la dernière goutte, j'en prends un autre dans la minute qui suit, pour le goût surtout. Et puis après vous savez ce que c'est, c'est comme le pain et le fromage... "Ah tiens, mon verre est vide, mais j'ai pas fini ma clope. Bon, ressert m'en un p'tit, allez... Attend ! pas trop de jus là dans ma vodka, merci bien. Allez santé, viens trinque ! Hahaha... Tiens, mon paquet est vide, tu peux m'en filer une ?" Et là, je suis lucide sur la question, je sais bien que demain j'aurai pas arrêté de boire. Surtout que demain c'est samedi. Et j'ai beau pas cautionner les conventions, le samedi quand-même, c'est plus pratique.

12 janvier 2006

Crying in the rain

Quand il pleut j'ai diverses raisons de me plaindre. Tout d'abord, je n'aime pas la pluie en général, de manière totalement discriminatoire ; ensuite, mes jeans sont toujours trop longs (les créateurs ont l'air de penser que toutes les filles qui font du 38 mesurent forcément au moins 1m80) et par un phénomène évident d'absorption, l'eau remonte très vite jusqu'à mes genoux, si bien que même au sec, je reste mouillée (voilà, c'est ce qu'on appelle l'anti-slogan des couches-culottes) ; enfin, quand mes lunettes sont pleines de gouttelettes, ma myopie prend moins 5 à chaque oeil. Et encore je ne parle pas du sol des couloirs du métro qui glisse dangereusement, surtout quand on a fait l'erreur de mettre des talons pour une réunion du comité de rédaction le vendredi soir à 19h30. C'est à se demander s'ils ont pas choisi le revêtement exprès ces salauds d'ingénieurs, pour se venger d'être restés puceaux après la moyenne.
Des gens prévoyants me diront que je n'ai qu'à prendre un parapluie, et j'en conviens, se tenir au courant de la météo est effectivement l'une des grandes passions du peuple français. Mais voilà, les parapluies, on sait comment c'est. Trop grand, on le pose dans un coin du restaurant et on l'oublie en partant parce que la bouteille de Côtes de Blaye a amené l'éclaircie. Trop petit, il se retourne au moindre coup de vent et on se prend la baleine dans le coin de la tête, ce qui est très désagréable, en plus d'avoir l'air con.
Alors merci Gene Kelly mais tu peux chanter autant que tu veux, moi la pluie, je trouve ça définitivement nul.
Sauf pour les arcs-en-ciel, parce que c'est joli et que je ne m'explique toujours pas très bien si ça existe vraiment ou si c'est juste une illusion (ça me rappelle ces cours de physique sur la lumière et les prismes. Passionnant). Moi, quand je serai dans le désert, j'aimerais bien voir un mirage d'oasis avec un arc-en-ciel tout autour.

09 janvier 2006

Deep thore throat

Encore un lundi avec un mal de gorge. A croire que le mal de gorge se prépare durant le week-end, à force de trop de sorties pas assez couvertes la nuit, trop d'alcools divers et trop de cigarettes fumées les unes sur les autres.
Je ne sais pas bien me protéger contre ces pollutions nocturnes, une écharpe à la limite, mais pour le reste...

Avec ça, le travail est rendu très cahotique, par le rythme incessant de cette toux sèche qui est plus forte que moi. Quand je n'y pense pas, que je suis bien tranquille devant un dvd du dimanche pour les 7-36 ans, je ne tousse pas. Mais au moment de dormir ou dans les lieux où le silence est de rigueur, ça ne rate jamais, il faut que je me mette à tousser jusqu'aux larmes. Je me souviens notamment quelques cours où j'ai dû sortir de la classe tellement ça gênait mes camarades en train de plancher sur une préparation de grand o. Je me souviens avoir étouffé des hoquets au cinéma en essayant de me convaincre que le film était bon.
C'est le genre de moment où les paroles de ma mère me reviennent à l'esprit : "Ta tête est plus forte que ton corps." J'ai tellement pratiqué la maîtrise de mon corps par ma tête, que je savais à coup sûr me rendre souffrante d'une bonne angine blanche dès le premier jour des vacances de noël. J'ai tellement intégré le principe qu'aujourd'hui, si je suis convaincue qu'en 2006 je n'arrêterai ni de fumer, ni de boire, et que je ne commencerai ni régime, ni aucune pratique sportive, c'est avant tout parce que je n'en ai pas envie. Mon corps en aurait très certainement besoin, mais ma tête veut pas.

05 janvier 2006

J'aime la galette

Et voilà. J'ai attendu près d'une semaine pour me décider à profiter enfin de cette nouvelle occupation récréative et on me dit que c'est l'heure de la galette. Il faut savoir que, bien que complètement en phase avec mon temps, je n'ai pas internet chez moi. Mais ce qui est bien avec le travail, c'est que ça offre certains avantages pratiques, comme un ordinateur avec une connection sur le monde à l'intérieur. Il va donc falloir profiter des pauses ludiques que je m'accorde volontairement, entre une relecture ortho-typographique du dossier des études économiques d'un projet de canal à grand gabarit (c'est passionnant) et un coup de fil avec le client qui aimerait savoir si je peux venir à la réunion vendredi soir à partir de 19h30, pour poster des messages dans cette boîte. C'est le moment idéal pour ce genre d'intermède, sauf que là il faut que j'aille manger la galette et boire le crémant d'alsace. Alors j'y vais.

Et ben j'te le donne en mille : j'ai eu la fève. Ca me fait plaisir. Je ne suis pas superstitieuse, mais je crois en la chance. Et pourtant j'avais pris soin de couper une part en deux (je me servais une seconde fois et la gloutonnerie, c'est un truc à éviter en environnement professionnel), et mathématiquement, il me semble bien que ça limite les probabilités. Alors avec ma fève, posée là, fièrement, sur mon bureau, je me dis que décidément, je vais aimer 2006.